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ARSTIL Line - Étudiante Erasmus à Coventry en Angleterre

Londres, 2019 ©Noor ABDOU

Lorsque le gouvernement mentionne les étudiants dans leur discours, sont principalement représentés les étudiants en France et non ceux qui ont quitté le pays pour un semestre. Nous ne sommes donc interrogés sur leur situation : des cours en ligne ? Une prise de leur situation différente ? Quelles conditions de voyage rencontrent-ils avec les restrictions sanitaires ? Line, étudiante en Erasmus en Angleterre nous répond. 

→ Quel est ton parcours d’étude ? 

"Après le baccalauréat, j’ai décidé de faire une licence Lettres Edition Media Audiovisuel à Paris 4 Sorbonne Université. J’ai toujours voulu faire des études de communication. Après mon bac Littéraire, on m’a dit que cette licence alliait les lettres avec la communication. Par contre, en arrivant sur place, j’ai constaté que ce n’était pas du tout ce que je voulais faire. Je me suis donc réorientée en licence Information Communication à l’Université Sorbonne Paris Nord à Villetaneuse. J’ai choisi cette licence pour ensuite travailler dans les relations publiques." 

→ Du coup, tu es en Erasmus, pourquoi avoir fait ce choix ? Le covid ne t’as pas bloqué dans cette décision ?

"J’ai fait le choix d’aller en Erasmus car j’ai toujours pensé que c'était une bonne expérience à faire et surtout dans un pays anglophone. Je parle et comprends assez bien l’anglais, je me suis donc dit que l’Angleterre pouvait être cool. J’ai toujours aimé l’Angleterre, j’y suis déjà allée plusieurs fois. Un de mes rêves, c’est de vivre à Londres. Ça pouvait donc être une super expérience d’aller étudier là-bas pour voir les comparatifs avec les études en France. C’est aussi surtout une plus-value sur le CV d’avoir fait un semestre ou une année à l’étranger. Ça nous permet d’apprendre plein de choses comme par exemple le vivre ensemble. J’ai donc choisi Coventry en Angleterre pour cette expérience. Avec la Covid, c’était galère pour partir avec les cours en ligne par exemple."  

→ Comment se passent les cours ? Comment sont-ils organisés ? 


"Tous les cours sont à distance, nous avons des devoirs maisons à rendre. C’est le même système qu’en France sauf qu’on a moins de matières. Par exemple, j’ai que trois matières au total. Pour faire un comparatif avec la France, ici il faut plus d’implication dans le travail car après chaque séance on a des devoirs à rendre. Personnellement je préfère les cours à Villetaneuse car ce semestre est très axé sur les podcasts mais ce n’est pas ce que j’aime. C’est toujours enrichissant d’apprendre mais j’aurai plus aimé l’expérience si j’étais sur place. En étant sur place, tu vois les gens, tu as l’occasion d’échanger avec eux. Dans l’ensemble ça se passe bien."

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→ Habites-tu seul(e) ou chez tes parents ?

"En France, j’habitais chez mes parents et ici (Coventry) je vis seule. Ça n’a pas fait de grand changements, je ne suis pas habituée à vivre seule mais je sais ce que c’est. Y’a pas vraiment de changement entre vivre chez mes parents et vivre seule." 

→ Est ce que tu trouves que l’Angleterre est plus organisée vis à vis de la question étudiante que le système français ?


"Franchement, largement. Pour les cours en ligne, on a toujours le même lien Zoom, mais on a aussi une plateforme où les professeurs mettent tous les cours et textes. Il existe aussi un système où on peut leur envoyer un message et ils essayent de nous répondre dans un délai de 24 heures. Nous pouvons aussi prendre des rendez-vous avec eux pour leur parler d’un problème. Il existe des « extensive deadline » c’est-à-dire que les professeurs peuvent étendre la deadline si on a un problème. C’est beaucoup plus organisé, rien avoir avec Villetaneuse. "

Le BigBen, Londres, 2019 ©Noor ABDOU

→ Trouves-tu que cela impact ta santé mentale ? & pourquoi ? et physique ? 


"Honnêtement, le fait de suivre les cours à distance me dérange un peu dans le sens où je suis contente de faire cette expérience car je sais qu’à la fin je vais être heureuse de dire que je l’ai fait. J’aurais plus aimé si c’était durant une autre année. Je suis une personne qui a du mal à travailler quand le sujet ne m’intéresse pas. Je vois plus de contraintes dans le fait d’avoir seulement trois matières, si je ne les aime pas je rate mon semestre alors que si c’était le même système qu’en France j’aurais pu me rattraper. Personnellement ma santé mentale va bien, mais je suis quand même fatiguée et je suis pressée que l'école se finisse. Je suis tout de même contente d’être en Angleterre parce que les magasins vont pouvoir rouvrir et je vais enfin pouvoir souffler et me détendre après ce confinement."

Te sens-tu délaissé par le gouvernement ? 


"En France, je ne me sentais pas spécialement délaissé par le gouvernement vu que j’étais entourée de ma famille, mes amis, et on avait tous le même problème. Le gouvernement ne nous a pas aidé mais comme j’étais bien entourée ça allait bien personnellement. Le gouvernement c’est zéro pour les étudiants surtout ceux qui vivent dans les logements du Crous ça doit être super compliqué pour eux. En Angleterre, c’est différent il y a beaucoup plus de moyens. Par exemple, la semaine dernière ils ont fait une journée spéciale pour la santé mentale où on pouvait prendre rendez-vous pour parler avec les professeurs. Durant cette journée, ils ont demandé à tout le monde si ça allait. Quand on se connecte sur Zoom, il y a toujours un quiz pour prendre de nos nouvelles et nous demander si on a besoin d’aide. Les professeurs sont vraiment à l’écoute."

As-tu perçu des aides du gouvernement ? 


"Personnellement pour aller en Erasmus, je n’ai pas reçu d’aides. Pour le logement, la nourriture c’est à nous de nous débrouiller. Sur place, il y a une aide Erasmus qui n’est pas énorme, elle est d’environ 200 euros par mois. Ils nous donnent 80% de l’argent maintenant et le reste après. Il ne faut pas compter sur cet argent là parce qu’il faut attendre avant que l’aide soit versée. Si on compte sur cet argent pour partir, on va être bien embêtés sur place parce qu' on aura zéro euros en attendant. 

J’ai donc dû travailler avant d’y aller pour tout payer toute seule." 

As-tu rencontré des problèmes financiers dus au confinement ? 


"En France je vivais chez mes parents donc j’étais pas confronté à ça mais je n’ai jamais été dépendante d’eux car je travaille. J’ai économisé pour pouvoir partir à l’étranger. J’ai payé mon logement seule sachant qu’en Angleterre il faut pouvoir payer les six mois avant d’entrer dans le logement. Mes parents ne m’ont pas aidé, ni pour le billet d’avion, ni pour le logement, ni pour les dépenses."

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China Town à Londres

Quelles sont les grandes différences entre l’Angleterre et la France niveau études ?


"De mon expérience, je dirais que les cours sont plus interactifs en Angleterre. Par exemple, à Villetaneuse quand les professeurs parlaient on pouvait mettre son micro en mute et écouter le cours si on le souhaite alors que là les professeurs sont toujours dans l’interaction. Ils expliquent le cours puis nous mettent dans une salle Zoom avec d’autres élèves pour débattre. Ils sont aussi plus dans la professionnalisation que dans la théorie, on a eu beaucoup d’intervenants qui sont venus pour expliquer leurs métiers. Par exemple, avec une personne qui travaillait pour la chaîne BBC. On nous forme vraiment pour un métier." 

Selon toi, quelle est la meilleure manière d’organiser les cours pour que tu ne te sens pas délaissé et qui serait efficace ? 


"Honnêtement je n’ai pas la réponse à cette question parce que en ce moment les cours c’est un peu une contrainte pour moi. La meilleure façon pour ne pas se sentir délaissé c’est d’essayer de parler avec des camarades de classe, des amis étudiants, sa famille. Il faut essayer de s’appeler souvent pour avoir du soutien. Le fait de se donner une routine également. Par exemple, se réveiller à une heure précise tous les jours. Ma motivation pour tenir malgré le fait que je n’aime pas le programme c’est de me dire que c’est bientôt terminé, que je vais pouvoir profiter après."

→ Conseillerais-tu à un étudiant d’aller en Erasmus en cette période de Covid ?

"Honnêtement non, quand tout redeviendra comme avant c’est une expérience à faire. Même si les cours ne plaisent pas il y a l’échange avec les gens, la rencontre avec de nouvelles personnes ce qu’il n’y a pas actuellement avec la Covid. C’est une super expérience à faire."

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